Le mardi 27 janvier 2015, le responsable du programme HELVETAS (ONG suisse) au Burkina-Faso Jean-Marie Samyn et son responsable du secteur économie rurale Abel Gouba ont effectué une sortie sur le site d'expérimentation agroécologique de Yelemani à Loumbila.
Depuis plusieurs années, HELVETAS œuvre dans le domaine du développement au Burkina-Faso. La visite de ce site se situe dans l'optique d'une meilleure connaissance des activités de Yelemani.

_{Messieurs Abel Gouba et Jean-Marie Samyn avec madame Blandine Sankara sur le site de Loumbila}

Nous avons profité de cette sortie pour nous entretenir avec les responsables de HELVETAS.

Yelemani (Y) : Quels sont les objectifs de HELVETAS ?

Jean-Marie Samyn (J-M.S) : On est ici pour aider les populations les plus défavorisées dans leur développement et apporter notre contribution, notre savoir-faire pour qu'ils se prennent en charge eux-mêmes.

Y : Avez-vous réalisé des activités au Burkina ?

J-M.S : Depuis plus d'une dizaine d'années nous travaillons essentiellement dans le domaine de l'économie rurale avec le développement du coton biologique. Nous travaillons aussi dans le domaine de l'éducation, de la formation de base et de la formation professionnelle. Le troisième domaine est celui de l'eau et de l'assainissement notamment pour atteindre les objectifs du millenium concernant la construction de latrines en milieu rural. Enfin, un autre domaine concerne la réalisation de pistes rurales où nous avons une longue expérience en matière de travail à haute intensité de main d'œuvre (l'approche HIMO) au Burkina-Faso.

Y : Qu'est-ce qui a motivé votre visite sur le site de Loumbila ?

J-M.S : Notre collègue Bernadine Compaoré, responsable de l'administration des finances, a eu à visiter le site de Loumbila dans le cadre d'une étude post-grade. Elle nous a donné une impression tout à fait positive de ce qui se passe. Et comme nous nous sommes réorientés vers tout ce qui concerne l'agriculture biologique ; j'ai dit à mon collègue Abel Gouba qu'il organise une visite des réalisations basées sur le système agroécologique de Yelemani.

_{Démonstration de la nouvelle expérimentation « culture hors sol » par les productrices du site}

Y : Que pensez vous des expériences réalisées par les femmes sur ce site?

J-M.S : Je crois que notre visite de ce matin nous a confirmé que nous ne nous étions pas trompés en prenant contact avec Yelemani, en venant voir ce qu'ils font. C'est une approche qui est vraiment réaliste. Madame Blandine Sankara nous a présenté le développement de cette approche : elle nous a fait part qu'ils sont partis d'un groupe de plus d'une trentaine de femmes recensées par l'intermédiaire de la mairie. Finalement aujourd'hui elle travaille avec huit femmes ; donc celles qui sont vraiment motivées et qui veulent vraiment faire cette production biologique. Je crois que c'est cela la véritable leçon à tirer. Il faut pouvoir travailler avec des gens qui ont envie de faire quelque chose et ne pas venir avec une approche de projet classique, où on distribue tout gratuitement aux gens, où on leur offre à manger, où on leur offre des intrants alors que les gens ne se prennent pas en charge eux mêmes. Donc voilà, c'est ce qui m'a séduit dans la présentation qui nous a été faite.

_{Les productrices de Loumbila}

Y : Collaborez-vous avec Yelemani ?

J-M.S. : Non, pas pour l'instant mais l'idée ici de ce contact est de voir quelles étaient les possibilités d'établir un partenariat de manière à ce qu'on puisse se renforcer mutuellement et échanger nos expériences et nos approches. Et encore une fois, je crois que la visite d'aujourd'hui devrait nous amener dans cette direction.

Y : Donc il n'y a pas de projet précis actuellement ?

J-M.S. : Il n'y a pas de projet précis mais je crois qu'on va déjà collaborer dans le cadre du CNABIO (Conseil National de l'Agriculture Biologique) ; et on vient de discuter de la possibilité de mettre à disposition l'engrais biologique Festinova, qui est un engrais organique. On a déjà des pistes de collaboration et je pense que ça débouchera après sur l'établissement d'un partenariat plus formel pour qu'on puisse travailler ensemble dans le futur.

Y : Monsieur Abel Gouba, qu'est-ce qui a particulièrement retenu votre attention sur ce site ?

A.G. : Par le système agroécologique Yelemani a récupéré un sol dénudé et appauvri, en prouvant que c'est faisable de produire sur ce type de sol de façon saine et durable. Yelemani a démontré qu'avec un peu de volonté et de moyens, on arrive à restaurer la fertilité des sols et à pratiquer l'agriculture.

_{Planches maraîchères}

Y : Nous vous remercions pour votre disponibilité.