Yelemani (Y) : Pouvez-vous vous présentez svp ?


Karen N (KN) : Mon nom est KAREN. Je travaille pour une organisation appelée African Biodiversity Network dont le siège est au Kenya mais nous sommes une organisation régionale qui travaille sur 12 pays de l’Afrique. Nous sommes venus ici au Burkina Faso, ce n’est pas le principal pays Africain avec lequel nous travaillons, mais nous sommes venus dans l’intérêt d’apprendre comment le coton BT fonctionne ou ne fonctionne pas au Burkina Faso. Donc cela fait partie d’une exploration des expériences de nos partenaires au Ghana, en Éthiopie, en Tanzanie, en Ouganda et au Bénin, pour ensuite partager ces expériences avec la population afin que de tels produits ne soient pas introduits dans nos cultures, et plus particulièrement si ils sont mauvais pour notre santé et celle des animaux.

Y : Comment avez-vous connu Yelemani ?


KN : J’ai découvert Yelemani aujourd’hui en participant à cette conférence de presse et à travers la coalition agroécologique qui est basée à Ouagadougou. Je pense qu’ils font un très bon travail, j’apprécie beaucoup ce qu’ils font et c’est sur cette voie que ABN veut que les gens aillent. Nous soutenons les petits producteurs qui pratiquent la culture biologique car lorsque nous apprenons avec eux et qu’ils pratiquent cette culture, nous pouvons éviter les problèmes liés aux OGMs. Nous savons tous que notre nourriture est notre médecine, donc si nous fabriquons de la nourriture avec des produits chimiques qui ne sont pas acceptés par notre corps, nous allons détruire la culture biologique. Je suis contente d’être à Yelemani pour la culture biologique qu’ils pratiquent. L’intérêt de cette visite pour moi, comme je l’ai dit plus tôt est de voir comment le coton BT a fonctionné ou pas fonctionné au Burkina Faso, car en étant assis à un secrétariat qui travaille avec 12 pays africains, nous avons reçu des informations différentes, certaines sont des opinions, certaines sont des faits, mais nous avons pu voir avec nos partenaires ce qui a réellement fonctionné et ce qui ne l’a pas. Je suis triste parce que j’ai appris avec les fermiers de Nwandé que cette culture n’a pas bien marché avec eux. Lorsque l’on a introduit cette culture, tout d’abord ils n’ont pas été consultés, deuxièmement cela a détruit la fertilité de leurs sols, et cela a aussi tué leurs animaux. Voilà un fait que je vais ramener au pays. En travaillant avec la coalition agroécologique et en visitant les sites au Burkina Faso, nous avons pu voir que les preuves sont là, et les pays d’Afrique peuvent apprendre à partir de ces preuves. Et si l’on ne veut pas produire à partir de ces cultures OGMs, nous devons apprendre les uns des autres. Nous sommes donc là en tant que mouvement de pays d’Afrique pour soutenir le Burkina Faso et faire comprendre au Gouvernement du Burkina Faso que cette culture ne marche pas pour les petits producteurs. Nous voulons être solidaires en faisant comprendre que nous ne devrions pas sous-estimer les vies des petits producteurs, nous ne devrions pas sous-estimer leurs vies et leur santé, nous voulons les soutenir en nous assurant que de telles cultures ne soient pas produites dans nos pays. Car si la culture du coton_BT continue, cela veut dire que nous aurons des haricots OGM, du soja OGM, du sorgho OGM, et du millet OGM... Vous pouvez voir que ce sont des cultures indigènes qui viennent de cultures biologiques. Donc si nous détruisons ces cultures, nous tuons nos populations, nous tuons nos agriculteurs, nous tuons notre bétail, nous tuons notre biodiversité. Voilà la raison pour laquelle nous sommes ici. Mais nous sommes contents car nous avons obtenu des informations à travers les personnes que nous avons rencontré …… et nous pouvons utiliser ces informations pour sensibiliser les populations, pas pour accuser qui que ce soit, mais pour sensibiliser ceux qui ne savent pas cela à travers ces trouvailles inspirantes.